dimanche 29 juillet 2007

EGILSSTADIR-FOSSHOLL







Cette longue étape permet de découvrir des ambiances très variées.
On démarre par la traversée des hautes terres de l’intérieur, où les couleurs et l’ambiance de ces terres désolées sont saisissantes et tragiques avec les volcans en alignement dans le parc national de Jokulsargljufur(Top Ten-7).
Arrêt le long du canyon et descente vers Dettifoss, la plus puissante chute d’Europe. On en redemande en s’arrêtant à nouveau à Hafragilsfoss(Top Ten-8), l’endroit est superbe et nous évoque Dead Horse PoInt. La pause déjeuner se fera au « fer à cheval « d’Asbyrgi; ce ne sera pas une très bonne idée car c’est un peu fréquenté.
Ensuite route surplombant la mer vers Husavik sur la péninsule de tjornes(Top Ten-5). Nombreux arrêts pour admirer le ciel, la mer d’un bleu parfait, les oiseaux sur les falaises, et au loin les glaciers blancs. Un décor de carte postale.
Husavik est un petit port animé et riant sous le soleil, pour la première fois on voit des décolletés se faire bronzer aux terrasses des cafés; on se promène, on regarde les bateaux avec un peu d’envie mas pas assez pour s’embarquer pour 3H voir des hypothétiques baleines (des touristes nous raconteront plus tard qu'ils ont vu ce soir là, à l'excursion partant à 20H15,des baleines bleues et un coucher de soleil exceptionnel). On ne jette même pas un coup d’œil au musée du phallus, car il nous faut arriver à notre étape avant 18H.Nous arriverons dans les temps et nous profiterons de cette belle soirée pour admirer sans les cars la splendide chute de Godafoss sur laquelle donne le restaurant. Il fait beau et bon et nous suivrons longtemps les courlis le long du canyon

La région de Myrvan
















Cette journée d’excursion depuis notre base de Godafoss nous renvoie une image ensoleillée, décontractée et un peu sportive. Moins de kilomètres parcourus en voiture plus de promenades pour découvrir tous les aspects d’un paysage volcanique, tour à tour riant, puis
tourmenté et qui va même jusqu’à sentir le soufre et fumer encore…Un seul regret, ne pas avoir survolé le lac en avion pour voir les alignements des pseudo-cratères recouverts d’herbe très verte, comme nous le montrent les cartes postales.
Premier arrêt à Skutustadir ; c’est un endroit très prisé, lire bourré de cars, on ne s‘y attardera pas trop, préférant une ballade écologique pour observer l’avifaune du lac, le long d’un chemin tranquille au bord du lac. Que de canards, des criards, des Adidas (noirs et blancs)
On retrouve les cars à Dimmubogir (les châteaux noirs) que nous appelons Montpellier le vieux. Ce sont d’imposantes masses de lave noire friable autour desquels des parcours sont proposés. On s’en éloignera un peu pour trouver un coin de pique-nique plus tranquille.
Ensuite montée au cratère du volcan Hverfjall. Récompense de l’effort au sommet.
Puis ce sera la montagne jaune de Namafjall, ensemble de solfatares et de mares de boue en ébullition.
Plus fantastique encore la montée à pied au Leirhnjukur(Top Ten-2), l’eau bouillonne la coulée de lave de 1984 fume encore et l’on voit vraiment le centre du cratère.
Enfin l’ascension du cratère Viti pour admirer le lac de cratère; il faut cependant regarder là où on met ses pieds et les avoir de préférence bien chaussés. C’est pentu et gravillonneux; pour l’une des promeneuses, la descente a été dure. Elle s’en mord les doigts et s’en souviendra quelques jours lorsqu’elle sera en position assise….
Retour au soleil couchant parmi le réseau de pipelines de la centrale géothermique ( que l’on n’a pas eue le temps de visiter, comme on n’a pas pu non plus profiter de la source d’eau chaude pour aller se baigner) puis à nouveau la N1 par le sud, la 848 qui passe par le nord est fermée jusqu'à la mi-juillet pour laisser aux canards le temps de nidifier.

Akureyri et ses alentours


C’est la dernière journée dans le Nord et c’est dimanche. Le temps est radieux quand nous partons de Godafoss; le brouillard matinal s’est dissipé mais on le rattrape sur le col avant de descendre sur Akureyri. Il se lève de nouveau pour nous permettre de découvrir le fjord et la petite ville riante, avec son port, ses sommets enneigés. Halte à l’aéroport pour s’assurer que le 4X4 sera bien disponible ce soir comme prévu.
Le programme de cette journée est un peu flou comme les côtes que nous longeons vers la presqu’île de Dalvik où le brouillard ne s’est pas levé. Ambiance très appropriée pour découvrir le petit port d’Haulganes qui vit de la pêche et du salage du hareng (sauf le dimanche! dire que le village est inactif ce matin là est un euphémisme ). Le café pris sur le port sentira quand même le hareng.
Demi-tour pour ne pas céder à la morosité du temps et photo d’une chapelle une peu bavaroise; tout est calme et il fait beau .
Nous descendons la vallée de l’Oxa que surplombent quelques pics hérissés (un peu genre environ tour du lac du Bourget).Moutons et chevaux seront nos seules rencontres sur cette petite piste carrossable .
Après la pause pique-nique retour sur Akureyri où nous retrouvons le vent et une température frisquette : 11degrés; pas très important puisque la priorité c’est le supermarché Bonus ouvert le dimanche. C’est devenu une occasion de plaisanteries sans fin que de faire les courses à 4. Pour les uns c’est trop cher, pour d’autres cela ne se conservera pas dans le coffre, pour d’autres c’est trop calorique ou immangeable. Après moultes concessions et discussions on a rempli péniblement deux petits paniers pour la traversée du désert!
Priorité est ensuite donnée au jardin botanique, une gageure à 66 degrés de latitude Nord de faire pousser des fleurs, même maigrelettes mais pas vraiment passionnant quand on revient de Bornéo! Un concert nous empêche de voir l’intérieur de la cathédrale et la visite de la rue piétonne et due quartier ancien avec ses anciennes maisons bardées de bois sont vite pliés.
Il est temps d’aller changer de voiture et de prendre livraison de notre 4X4 une Land Cruiser Toyota ; la bête est large et confortable et un peu impressionnante quand on conduit habituellement une Clio. En tant que passagères et faisant une confiance absolue dans le chauffeur, seul nous importe vraiment de savoir si les bagages tiendront dans le coffre . Nous voila rassurées et déjà en partance pour notre gîte du soir le long du fjord. La table d‘hôtes est bien sympathique, conversation francophone entre français, québécois et nos hôtes suisses qui nous ont préparé le gigot et qui dirigent avec beaucoup de professionnalisme et de gentillesse la guesthouse Petursborg.

La grande traversée Akureyri-Hella


Excitation ce matin là et préparatifs minutieux pour notre traversée du désert: plein d’essence et dernières courses à la station sevice de Godafoss, une halte qui nous parait désormais familière. Les nuages ne nous ont pas quittés depuis Akureyri nous cachant les glaciers qui nous entourent . La piste choisie, la F26 appelée Sprengisendur qui traverse les hautes terres désertiques du nord au sud de l'île, est très roulante et notre 4X4 file sans heurts à 80km/H (limite autorisée).
Le passage du premier gué se fait avec un peu faire d’appréhension mais surtout des rires et un parfum d’exotisme. Dans ce désert monotone nous évoquons d’autres déserts de part le monde: Mongolie, Namibie et nous nous identifions un peu à de grands voyageurs; nous en croisons de plus aventureux que nous, en squads et même en vélos…
Premier arrêt à l’Aldeyjarfoss un peu en contrebas de la piste, qui nous offre un autre aspect encore d’orgues basaltiques, très colorés cette fois.
Il fait très froid à la première cabane refuge où nous nous arrêtons déjeuner et nous sommes contents d’être en pays civilisé malgré tout pour manger sur une table à l’abri du vent qui souffle très fort. Un peu monotone cette traversée même si le temps s’éclaircit.C’est à 18h tapantes( l’heure réglementaire pour arriver dans les gîtes) que nous nous présenterons à notre couple de logeurs très islandais moyens, avec leur labrador, leurs chevaux et toutes leurs pièces et dépendances louées aux touristes pour améliorer l’ordinaire ( ou même pour vivre car l’ordinaire au milieu de nulle part ce ne peut être que le tourisme).
A la table d’hôtes partagée par d' autres couples de français, le sentiment sur la traversée est un peu à la déception, et eux ont fait le détour par l'oasis de Laugafell auquel nous avions renoncé, et ont du rebrousser chemin la piste de raccordement étant fermée.Ce soir seuls les cris stridents des courlis troubleront notre sommeil.

LANDMANNALAUGAR
















Cette étape constitue vraiment l’apogée de ce voyage; tout au long de la journée on va découvrir des paysages fantastiques, impressionnants, et originaux par rapport à tout ce que l‘on connaît. Le programme consiste en une boucle départ de Hella vers le nord, puis vers l’est par la F208 et retour par la F225 qui parait modeste en km mais qui va s’avérer longue, parfois difficile mais toujours grandiose.
Premier arrêt et premières photos au lac de volcan, sans s’attarder nous avons une passagère une auto-stoppeuse campeuse allemande. Puis on lâche un passager pou une mini balade au volcan ( et maxi plaisir la vue est superbe).
Nouvelle pause au camp où circulent randonneurs et touristes débarquant d‘un car d‘excursion sans vraiment troubler l‘atmosphère austère et calme, La palette des couleurs nous évoque Death Valley et Zabriskie Point. Après un coup d’œil à la source chaude en réfection, nous partons pour un lieu de pique-nique plus tranquille. Le ciel devient très chargé, la pluie menace mais elle nous laissera déjeuner dans un cadre idéal non loin d’une rivière, dans la mousse que les moutons nous a laissée propre.
Quelques gouttes pour entrer dans la Porte de L’Enfer et la Gorge de Feu, des endroits saisissants (Top Ten-1). Seule la galerie de photos peut donner un aperçu de ces paysages d’un autre monde. Malgré l’étroitesse de la piste, ses méandres, son dénivelé, les trous, les nombreux passages de gué, on croise un car de touristes qui se sont arrêtés pour admirer un tapis de mousse vert anis. Encore du jamais vu!
Au bout de la piste, après avoir dépassé la faille d’Eldgja, la plus grande du monde, on continue à pied vers la chute dOfaerufoss. Changement de décor le long de la rivière et de ses berges verdoyantes sous un soleil printanier. Le cadre est devenu quasi-alpestre avec en plus des rochers type forêt de Fontainebleau. On ferait bien la sieste.
Mais il ne nous reste guère de temps pour s’attarder; il faut faire demi-tour par la piste qui nous a conduit jusque là puis bifurquer ensuite sur la F225, sur l’ouest par la piste du sud comme prévu. Beaucoup plus difficile que la piste prise le matin, avec du sable de lave noire causant quelques pièges, le chemin du retour sera long mais les points de vue, la végétation (de la lave recouverte de mousse) et l’ensemble du décor minéral sont vraiment fabuleux. Chaque tournant donne une nouvelle raison de s’émerveiller, de s’arrêter et de prendre des photos encore et encore..
L’heure traditionnelle du repas, 19H, sera largement dépassée quand nous retrouverons la table d’hôtes; mais la non moins traditionnelle truite ( pratiquement deux soirs sur trois) nous a attendue; on s’en régale et on regagne sans tarder notre toit (genre mobile home pour les uns, genre débarras sans fenêtre à la cave pour les autres), il faut faire une « refondation » des bagages pour partir avec seulement l’essentiel demain pour l’excursion sans la voiture. Et comme toutes les refondations il faut du temps….

Etape excursion/camping dans la vallée de Thorsmork




Le car est prévu à 10H30. Nous avons été prudents et avons démarré avant 9h du gîte situé à une trentaine de km du lieu de rendez-vous à Hvolsvollur, pour avoir le temps de faire des courses, le dîner devra être assuré par nos soins. Escale donc au supermarché qui fait face à la station service: fruits rares et pas mûrs, charcuterie trop typique, il faut se rabattre sur des valeurs sûres: œufs, pâtes et encore on lira plus loin que ce n‘est pas gagné!….Harnachés comme pour le Mont Blanc ( on nous a parlé de nuits froides dans des locaux non chauffés) nous suffoquons un peu dans nos Damart sous le soleil qui chauffe dur sur ce parking bondé et bruyant transformé pour l‘heure en gare routière, à moins que ce ne soit l’excitation de partir à l’aventure sac à dos…On a laissé le maximum de bagages dans la voiture pour n’emmener que l’essentiel.
Le car démarre enfin, plein à craquer, de bagages, de glacières, de touristes cosmopolites, ma voisine est infirmière à San Sebastian, celle de Jacques vient de Virginie( en quelle langue ont-ils communiqué?)… On ré entasse encore quelques personnes à l’arrêt suivant qui se trouve être notre première chute ( il s’agit d’une foss et non d‘un incident malencontreux) la Seljalandfoss, qui parait un peu modeste après toutes celles que nous avons vu par la suite. Mais le cadre est toujours aussi verdoyant et ensoleillé.
Le car emprunte ensuite la F249 et nous arrête au bord d’une langue glaciaire et de son lac où flotte un iceberg ; on se croirait en Argentine s'exclame ma voisine! Un peu blasés peut être nous trouvons quant à nous que nous en avons vus de plus beaux plus à l’Est et surtout sans touristes.
Après quelques passages de gués nous arrivons dans la grande vallée où se situe le camp de Husadalur. On dirait un camp romain , les chalets sont installés en demi-cercle ; entre deux chalets une table, des bancs et un barbecue; c’est le lieu de week-end qu’affectionnent les indigènes qui sont nombreux ici.
C’est donc par un pique-nique confortable et plus varié qu’à notre ordinaire souvent limité à la tartine de Kaviar que nous entamons notre séjour sportif. Nous allons ensuite découvrir les lieux: ressources hôtelières (en fait les douches et les WC), bureau des guides et source chaude où se prélassent quelques corps très blancs
L’orage menace mais n’arrête pas trois de nos quatre campeurs intrépides qui partent à l’assaut des glaciers environnants….La sieste de la paresseuse qui essaye de ne plus penser à son coccyx pendant cet après-midi de repos sera interrompu par le bruit régulier de gouttes sur le toit du chalet. Les promeneurs reviendront plus tard trempés et déçus de cette balade difficile, les pentes sont raides et les sentiers non balisés.
Pas possible non plus de prendre le thé pendant que l’orage passe il n‘y a pas de gaz sur le petit réchaud à notre disposition; les troupes sont un peu désorientées et le moral est à la baisse. Renseignements sont pris sur la météo, le balisage des sentiers et les horaires des bus pour redescendre. C’est un gentil guide qui viendra ouvrir le gaz ( il doit penser que nous sommes belges pour ne savoir ni lire les panneaux de balisage, ni la carte, ni allumer le gaz!).
Le ciel s’éclaircit à temps pour prendre un apéritif royal (whisky, harengs) sur notre table à l’extérieur. Il est temps de préparer le dîner qui sera mouvementé...
Le galop des chevaux nous a fait nous précipiter hors du camp; ils sont magnifiques et ils auront le pas sur nos soupes en sachet pas terribles et sur un dîner plus frugal que nous ne l’avions imaginé. Deux petites casseroles et un réchaud désorganisent un peu trop nos cuisinières adeptes de l’atelier des chefs.
Et les chevaux, vraiment somptueux dans les couleurs du soleil du soir, encore un peu voilé par un ciel d’orage, requièrent toute notre attention; on les avait admirés dans les champs, toujours présents tout au long des routes mais cette fois ils sont avec nous, on peut les toucher, leur parler à l'oreille.
Nous voila revigorés pour partir pour une petite balade du soir, un peu plus longue que ne le prévoyait notre meneur qui annonçait une demi-heure pour atteindre l’autre camp. Nous n’en aurons pas le courage et nous nous contenterons d’une approche au milieu de la verdure, de l’herbe, des fleurs des bouleaux nains (végétation très inhabituelle) et parfois des balises signalant les sources chaudes, profitant au mieux de cette soirée très paisible, sous un soleil déclinant en plein milieu de la nature, loin de toute habitation comme nous le vivons depuis notre arrivée à Landmannalaugar.

samedi 28 juillet 2007

Etape Thorsmork-Blue Lagoon














C'est une étape où il fait bon se retourner et c’est certainement l’une des plus variées du séjour, comme une révision de l’ensemble de étapes précédentes. Dès 7h45 nous avons quitté nos chalets de bois, après un ménage et une toilette rapides, en utilisant le bac de l’évier et en faisant chauffer de l’eau sur le petit réchaud. Ah, cela ne rappelle pas que de bons souvenirs!
Direction le petit déjeuner préparé par les tenanciers du camping, qui ce matin par chance et une fois n’est pas coutume sont de jolies et jeunes étudiantes. C’est une vaste salle type cantine d’école où se retrouvent les randonneurs, le chauffeur du car et des touristes plutôt jeunes ( cela change des gîtes) qui sont venus camper.
Le ciel est gris et bas mais pas bouché et la redescente en car de cette vallée est un vrai bonheur à cette heure matinale où les passagers du car sont calmes et contemplatifs. Attentif et expérimenté le chauffeur du car doit lui se focaliser sur le passage des gués; la rivière a grossi depuis notre montée et un camion éclaireur précède le car pour le guider. Moins étonnés que lors de la découverte de la porte de l’Enfer ( no 1 au top ten donné en annexe ), on peut néanmoins observer les roches rhyolitiques (ce mot approprié signifiant qu’il s’agit de roches volcaniques composées de quartz et de feldspath alcalin ( s’il y a des lecteurs géologues..). Leurs couleurs et leurs formes sont très belles. Toutes les comparaisons avec les paysages ressemblants ayant été déjà été largement commentées les jours précédents on se contente d’admirer paisiblement et en silence ( une fois n’est pas coutume) ou de photographier mille fois encore même si les mémoires, numériques j’entends,commencent à saturer.
Notre Land Cruiser nous attend sagement au parking, presque petite au milieu des cars, des camions, et d’énormes 4X4. Toute l’activité est concentrée ici, autour de la station service et de la cafétéria, c’est vraiment le centre d’activité type d’une halte islandaise ( on ne peut pas parler de bourg).
Direction Geysir site très touristique où les autocars sont en nombre et l’inévitable cafétéria (lire aussi toilettes) sont bondées. Mais le geyser crache bien régulièrement son jet de vapeur, et la bulle bleue est bien visible. Le ciel est très bleu et nous avons chaud; pour la première fois on est en tee- shirt. C’est près de Gull Foss ( chute d’or) que nous nous arrêterons pique-niquer, dans une herbe toujours aussi dense et accueillante, le long du canyon, en vue de la chute. L’orage pointe, précédé de cirrus en virgules annonçant le mauvais temps du lendemain. Cette dernière chute de Gullfoss est magnifique et propice à des photos traditionnelles de bobonnes en vacances. On s’attarde un peu mais la route est encore longue, surtout lorsque l’on choisit de prendre la piste F337(cette numérotation commençant par un F implique que cette voie ne peut être empruntée que par des véhicules 4x4). Les deux heures qui vont suivre ne laisseront pas de répit au coccyx endommagé, mais l’environnement est superbe. C’est un paysage désertique de laves noires craquelées, comme un gâteau au chocolat trop cuit et de volcans dont le caractère hostile est renforcé par le ciel d’orage ( oh, les beaux éclairages) et la tempête de sable. Dans ces conditions impossible de couper par la F338 qui s‘avère trop difficile même pour notre conducteur chevronné. On n’aura croisé pendant ce circuit qu’un groupe de motards. L’arrivée sur Thingvellir nous apparaît donc comme très verdoyante, très apaisée et très civilisée avec son site aménagé surplombant la faille et sa table d’orientation. La route pour rejoindre notre étape dans la péninsule Sud Ouest, au-delà de Reykjavik, est sans intérêt et trop fréquentée.
On est content d’arriver dans cet hôtel confortable (Northernlight Inn) au milieu de laves hérissées et des tuyaux ( rouges!) de la centrale géothermique sur laquelle donnent les chambres. Après une remise à niveau indispensable, les troupes vont apprécier de dîner dans un cadre élégant avec menu soigné tout en commentant encore plus tard , vidéo à l’appui, les deux jours passése au grand air qui avaient un petit gôut d’aventure.

Blue Lagoon




Pas à la mesure de sa réputation ni de son nom en ce jour de grisaille et de pluie, ce fameux lagon! Il fallait à l’une la frustration de ne pas s’être trempée ni dans les mers, ni dans les sources chaudes et ni même dans les hot-pots omniprésents dans l’île, et aux autres la détermination d’accomplir un must, pour aller se déshabiller dans des vestiaires bondés et s’élancer ( le mot n’est pas trop fort) dans l’eau laiteuse pour échapper au froid et aux bourrasques. Récompense de l’effort dans l’eau calme et tiède, sous la cascade puis au sauna, en s’enduisant de silice, le plus possible toujours dans l'espoir d'être belle un jour. C’est le cheveu raide et encore bien humide mais détendue et sereine que la naïade retrouve un groupe déjà prêt au départ: écriture des dernières (ou des premières?) cartes postales, achat des souvenirs et surtout dernier pique-nique pour finir les victuailles si chèrement acquises ( à la fois en temps et en âpres négociations). Il pleut à seaux et c’est dans la voiture, sans pouvoir distinguer la côte de cette péninsule de Reykjanes que nous avons longée par la piste, histoire de dire que nous amortissions un peu mieux la location du 4X4 et de tester la guérison du coccyx que nous ouvrons le bocal de harengs (avec précaution quand même!). Eh! oui, c’est la fête, dernier jour oblige, il ne sera pas dit qu’on restera sur le goût, infâme pour certain, du Kaviar (pour les lecteurs non avertis, n’allez pas croire que l’on dilapide notre fortune en gâchant du caviar en mangeant sur le pouce dans une voiture, ni que le correcteur d’orthographe n’est pas activé, non il s’agit d’une purée de poisson en tube se présentant comme un gros tube dentifrice, délicieux pour les uns, un pis aller pour d’autres et à éviter absolument pour le dernier. Arrosé de coca, de café, le pique -nique ( et un peu la voiture ) se déroule dans la bonne humeur . Dernier plein, le voyage prend fin à Kefkavik, l’aéroport international de Reykjavík où un coup d’œil aux vitrines et surtout aux étiquettes nous laisse sans regrets , il n’y a pas d’affaires à rater, la vie est définitivement trop chère en Islande.